La faim justifie les moyens.

Il est vingt-trois heures. L’inspecteur Lafouine entre dans la charcuterie par la porte de service. Une douzaine de policiers s’affairent dans la boutique. Reconnaissant le célèbre enquêteur, un agent s’avance vers lui : « Bonsoir, Monsieur l’inspecteur. Je m’appelle Justin Koutefeu. C’est moi qui ai prévenu le commissariat ».
Lafouine regarde le jeune homme, un beau gaillard qui le dépasse d’une tête, et lui demande de continuer son rapport. Tout fier de son importance, Justin poursuit : « Je rentrais chez moi après mon service lorsque j’ai entendu du bruit provenant du magasin. Je me suis approché de la porte. J’allais allumer la pièce quand quelqu’un est sorti brusquement en me balançant dans les poubelles. Le temps que je me dégage, mon agresseur avait disparu. J’ai essayé de le rattraper, mais le quartier est mal éclairé et j’ai perdu sa trace. En revenant au magasin, j’ai découvert le corps du charcutier étendu sur le carrelage ».
Lafouine remercie l’agent pour son rapport détaillé puis il soulève le drap qui recouvre la victime. L’homme, d’une quarantaine d’années, a un couteau en plein coeur. Le coup a été porté avec violence car la lame a entièrement pénétré dans la poitrine du malheureux.
- A-t-on volé quelque chose ? demande Lafouine en se relevant.
- Je pense que l’assassin cherchait de la viande et qu’il a été surpris par le propriétaire, répond Justin Koutefeu.
- Qu’est-ce qui vous fait penser cela ? interroge l’inspecteur.
- Les portes des chambres froides étaient ouvertes. La caisse n’a pas été forcée et deux gros sacs de toile étaient à moitié remplis de charcuterie.
Lafouine s’apprête à féliciter Justin pour ses observations quand une voiture vient piler devant la porte du magasin. Une énorme femme en descend. Elle entre dans la boutique en hurlant : « Qui a osé poignardé mon mari ? Je parie que c’est un coup de notre concurrent Alain Proviste. Ce gros porc a toujours louché sur les saucissons et les jambons de mon mari ! »
Quatre policiers ont du mal à stopper la furie qui se débat et crie de plus belle.
Lafouine ne se laisse pas impressionner par tout ce cinéma. Il sort ses menottes et les passe aux poignets de la charcutière aussi bête que méchante.


Comment Lafouine sait-il que la charcutière a tué son mari ?
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